Anatomie de la coiffe des rotateurs

Les muscles qui peuvent faire bouger une épaule sont très nombreux. On en dénombre 19 soit environ un tiers des muscles du membre supérieur qui en compte au total 54. Les muscles de l’épaule  se répartissent en 2 systèmes musculaires avec des rôles bien distincts :

1/ La musculature « extrinsèque »  dont les corps musculaires sont relativement éloignés de l’os. Le plus important est le deltoïde qui correspond à la « fesse » de l’épaule, mais on retrouve également des muscles du cou, des muscles du dos, des muscles pectoraux ou encore des muscles du bras.

Ils jouent un rôle important pour le mouvement, car sans eux il serait impossible de lever le bras, en revanche leur rôle est assez grossier pour la précision du geste. 

2/ La  musculature « intrinsèque »  qui se définie par un contact intime avec les différents os de l’épaule. Il s’agit de la coiffe des rotateurs qui se situe très en profondeur et qui ne peut pas être palpée sous la peau.

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La coiffe est le véritable chef d’orchestre de l’épaule qui permet de synchroniser de manière efficace la contraction des muscles entre eux. Lorsque la coiffe ne fonctionne pas on peut toujours lever le bras mais on sur-utilise la musculature extrinsèque ce qui génère en plus des douleurs d’épaule, des douleurs cervicales, dorsales ou des picotements pénibles allant jusqu’aux doigts.

La coiffe des rotateurs est un ensemble de tendons qui enveloppent littéralement la tête de l’humérus, à l’image d’une nappe, et qui s’accrochent sur la face avant et la face arrière de l’omoplate par de volumineux muscles. Il ne faut pas imaginer la coiffe des rotateurs comme un ensemble de cordes bien séparées car si les muscles sont facilement  individualisables, les tendons se mélangent et fusionnent lorsqu’ils s’accrochent à l’humérus.

Il faut imaginer les tendons de la coiffe des rotateurs comme un gant de baseball où l’emplacement des doigts se devine mais à la différence d’un gant classique sans séparation entre eux. Pour poursuivre dans cet exemple, la tête de l’humérus serait alors la balle de baseball qui pourrait être positionnée et lancée avec une précision extrême.

On va dénombrer 4 muscles principaux : le sous scapulaire en avant de l’omoplate, le sus-épineux au dessus de l’omoplate et le sous-épineux associé au petit rond à l’arrière de l’omoplate. Ces muscles vont donner des tendons qui vont fusionner et créer 3 zones fonctionnelles :

1/ la coiffe antérieure avec le tendon du sous scapulaire et la partie avant du sus épineux qui sera surtout sollicitée pour lever le bras sur le devant ou mettre le bras dans le dos (soutien gorge, soins d’hygiène, chemise dans le pantalon ….)

2/ la coiffe supérieure avec le supra-épineux qui correspond au « starter » de l’abduction indispensable pour lever le bras sur le coté, et

3/ la coiffe postérieure comprenant la partie arrière du sus-épineux, le sous-épineux et le petit rond qui permet les gestes combinés d’abduction-rotation externe comme  mettre la main à la bouche ou sur la tête (alimentation ou coiffage).

Lorsque les muscles se contractent, ils tirent sur les tendons avec en fonction de la force de la contraction plusieurs actions possibles : 1/ un rôle de force pour porter un objet au dessus de la tête 2/ un rôle de stabilisation pour maintenir un outil à bout de bras et 3/ un rôle d’endurance pour refaire plusieurs fois un geste d’élévation.

Il convient d’y ajouter 2 structures importantes qui complètent la coiffe des rotateurs et permettent de comprendre la localisation des douleurs dans les tendinites :

1/ le tendon du long biceps qui est le seul élément de la coiffe ressemblant à une corde. Il naît dans l’articulation, en sort par une gouttière et se jette dans le muscle du biceps à l’avant du bras.

Il n’a aucun rôle fonctionnel puisque ce n’est pas le vrai tendon qui permet de bouger le biceps. En revanche, ce tendon est rempli de capteurs qui s’allument au moindre souci dans l’épaule, indépendamment de la sévérité des lésions et génèrent des douleurs. C’est pour cela que l’on a mal au bras dans les tendinites de l’épaule.

2/ l’intervalle des rotateurs qui est une bande entre le sus épineux et le sous scapulaire qui correspond à la « clé de voute » de l’épaule.

Cette structure cruciale est située sur l’avant et le dessus de l’épaule. Elle sert à amortir la très grande majorité des mouvements qui se font de manière automatique, surtout lorsque l’on ne se concentre pas, avec une projection de l’épaule vers l’avant. C’est pour cela que lorsqu’une épaule fonctionne mal, la douleur se situe surtout vers l’avant, y compris la nuit puisque cette structure reste gonflée même au repos.

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Enfin, on ne peut comprendre la notion de tendinite sans évoquer l’acromion qui est un os situé au dessus de la coiffe des rotateurs. Vous pouvez facilement le palper sur vous même, en déplaçant vos doigts sur le coté à partir de  la clavicule. Vous trouverez une sorte de casquette osseuse qui constitue le bord externe et l’arrière de l’épaule. Cette structure permet de définir l’espace sous acromial entre la tête de l’humérus et l’acromion, dans lequel évolue la coiffe des rotateurs.

L’espace sous acromial est un espace très étroit d’environ 6 mm. Les tendons de la coiffe des rotateurs, dont l’épaisseur approche 4 à 5 mm peuvent être pris en sandwich dans cet espace. Ils se mettent alors à gonfler et se retrouvent rapidement écrasés ce qui génère des accrochages douloureux pénibles à chaque fois que vous levez le bras. C’est la bursite sous acromiale à l’origine du conflit sous acromial.