Anatomie

Rupture du ligament croisé antérieur

Anatomie

De nombreux éléments capsuloligamentaires, méniscaux et musculo tendineux, stabilisent le genou néanmoins le véritable chef d’orchestre de ce mouvement est un complexe ligamentaire appelé pivot central qui comprend les ligaments croisés.

Le genou se mobilise grâce à 4 éléments principaux :

1/ le ligament croisé antérieur qui évite que le tibia ne parte vers l’avant

2/ le ligament croisé postérieur qui évite que le tibia ne parte vers l’arrière

3/ le ménisque interne qui est une structure très stable autour de laquelle le genou tourne

4/ le ménisque externe structure très mobile qui accompagne le genou dans les mouvements extrêmes

Le ligament croisé antérieur correspond à un ruban tendu entre le fémur en arrière et le tibia en avant. Il croise, d’où son nom, le ligament croisé postérieur qui, à l’inverse, est tendu entre le fémur en avant et le tibia en arrière.  Ces 2 éléments sont les structures dominantes du pivot central qui constitue le principal élément de la stabilité du genou.

Son rôle est de retenir le tibia qui va avoir tendance à partir en avant lorsque le genou est en extension. Il permet également de limiter la rotation interne dans les mouvements de torsion du genou.

Le LCA est une structure plate, assez courte mesurant en moyenne 35 mm de long pour 6 mm de large. Il s’agit d’une structure très riche en eau (70%) composée essentiellement de fibres de collagène.

Principe du ruban expliqué par ces 2 dissections de genou (conservation des 2 attaches osseuses du fémur et du tibia) avec 1 rotation horaire et 1 rotation antihoraire du la partie tibiale

La majorité des ruptures du LCA surviennent lorsque le genou est en tension maximale comme lors de la réception d’un saut en ski ou dans les sports de stop-and-go comme le tennis ou le squash. Dans les sports pivot-contact comme le rugby ou le foot,  la blessure intervient le plus souvent dans les suites d’un choc qui va entrainer une violente rotation interne de la cuisse alors que la jambe est solidement ancrée au sol par les crampons.

Si le LCA est la structure la plus importante, il est rare qu’il n’y ait pas d’autres lésions associées avec au premier rang les lésions des ménisques, des ligaments collatéraux (surtout le ligament latéral interne) et plus grave car irréversibles, des lésions du cartilage et de l’os sous jacent appelé os sous-chondral.

La plupart du temps, le patient ressent un craquement avec un gonflement important qui correspond au saignement. La  reprise de l’appui est souvent impossible  et l’activité sportive doit être interrompue. Pourtant, surtout avec de la kinésithérapie, le genou dégonfle rapidement permettant de reprendre une marche voire une activité sportive quasi normale. Ceci est permis grâce à des « freins secondaires » comme le quadriceps qui retient le genou en extension, les ischio-jambiers en rotation interne ou les ménisques pour les rotations.  Ces derniers permettent de  « reprogrammer » le genou qui retrouve une stabilité quasi-optimale.

Ménisque en entier (préparation en vue d’une greffe de ménisque)

Malheureusement, surtout en cas de demande sportive, ces éléments de stabilisation peuvent être pris en défaut. La poursuite du sport entraîne des « déboitements », souvent rares, mais particulièrement pénibles qui limitent rapidement les activités sportives. Indépendamment de la douleur et de l’inconfort ces épisodes sont très à risques pour les ménisques qui peuvent se casser et entraîner des douleurs chroniques et des blocages du genou.

A long terme, un genou instable évolue vers une arthrose avec la survenue en 10 à 20 ans d’une raideur douloureuse.