Traitement médical

En dehors des ruptures traumatiques ou des ruptures supérieures à 15 mm, il faut toujours débuter par un traitement médical d’épreuve. L’objectif est de « casser » la douleur en réapprenant au patient à trouver les voies de passage confortables. Ce traitement comprend 2 axes qui sont indissociables et qui ne fonctionnent pas l’un sans l’autre : l’infiltration de cortisone et la kinésithérapie de décoaptation active.
Le test infiltratif se compose d’une double infiltration d’hydrocortisone dans la bourse sous acromiale et au niveau du long biceps. L’hydrocortisone est une molécule qui va avoir une action anti-inflammatoire locale en faisant « dégonfler » les différents tendons. Il n’y a aucun caractère délétère de l’infiltration, que ce soit pour le tendon ou le cartilage. Nous sécrétons de manière naturelle du cortisol parfaitement assimilé par l’organisme. Malheureusement, cette sécrétion se fait en quantité insuffisante et n’arrive pas jusqu’aux tendons.
Le risque des infiltrations est d’injecter le produit dans le tendon ce qui s’avère douloureux et surtout inefficace. Pour cette raison, il apparaît préférable, sauf chez les opérateurs entraînés et expérimentés, que ce geste infiltratif soit réalisé sous contrôle échographique.

Injection de PRP dans le tendon (aiguille en jaune sur l'échographie)

Lorsque le traitement symptomatique échoue, il faut envisager une relance de la cicatrisation, dernière chance avant le traitement chirurgical. L’objectif est d’injecter directement dans la lésion des facteurs de cicatrisation, appelés PRP prélevés au sein de vos propres cellules sanguines. Cette injection peut justifier une hospitalisation en ambulatoire.
Le 1er temps consiste à centrifuger un tube de sang pendant une durée bien précise pour recueillir le sérum contenant les PRP. Dans des conditions d’asepsie rigoureuse, ces facteurs sont ensuite injectés dans la lésion tendineuse sous contrôle échographique. Pour que ce traitement soit efficace, il faut que le patient laisse son bras au repos pendant 45 jours.

Le protocole post PRP comprend 3 phases :

1/ Une phase d’immobilisation d’une dizaine de jours

2/ Puis un sevrage progressif de l’attelle en débutant la kinésithérapie douce pour 2 à 3 semaines

Il est impératif de laisser le tendon au repos pendant la cicatrisation en prohibant tous les mouvements en hauteur et prévoir 4 à 6 semaines d’arrêt de travail.

La kinésithérapie comprend plusieurs étapes dont la durée sera variable en fonction de l’évolution des douleurs. Il faut faire confiance au kinésithérapeute et ne pas chercher à « griller » les étapes au risque de devoir tout recommencer à zéro. L’objectif principal de cette rééducation est de reprogrammer le rythme scapulaire pour que la coiffe des rotateurs ne frotte plus sur l’acromion. Cette rééducation, avant tout manuelle, peut s’agrémenter de balnéothérapie, de cryothérapie ou encore d’ultrasons. Les ondes de choc ou l’électrothérapie, s’avèrent en phase douloureuse, contre productives.

Il faut bien comprendre que les muscles de l’épaule se dérèglent très rapidement avec une tendance spontanée à mettre « l’épaule dans l’oreille » lors des mouvements d’élévation du bras. On parle de sonnette.

Ce phénomène adaptatif, qui permet d’éviter d’utiliser la coiffe des rotateurs en passant tout le mouvement dans la scapulothoracique, est à l’origine d’une raideur douloureuse tenace. 

Sonnette typique
Cinétique scapulaire correcte
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Exercice de decoaptation active